Lettre ouverte à M. le Directeur National Garde-Côtes des Douanes
Monsieur le Directeur,
À l’occasion d’une opération d’assistance, effectuée dans le cadre de l’alerte AEM sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais, le patrouilleur garde-côtes « Kermorvan » a reçu pour consigne du CROSS Gris-Nez, alors qu’il sécurisait une embarcation de type « taxi boat » aux abords du Touquet, de signaler tout changement de cap indiquant que le pneumatique ferait route vers la plage pour embarquer à son bord des personnes supplémentaires.
Sous couvert d’assurer la sauvegarde de vies humaines, il ne fait aucun doute que l’objectif implicite de ce type de demande est de faciliter l’intervention rapide des forces de police ou de gendarmerie.
Alors que 2024 a été l’année la plus meurtrière pour les traversées de la Manche, dans un contexte maltraitance institutionnelle croissante à l’encontre des personnes en exil, la police française s’est une nouvelle fois illustrée, le 13 juin 2025, par des pratiques mettant gravement en danger la vie et l’intégrité physique d’êtres humains en détresse, en s’opposant de vive force à un embarquement sur la plage de Gravelines.
Des pratiques manifestement pas encore assez radicales pour l’occupant de la Place Beauveau, coutumier des coups de menton et des déclarations outrancièrement racistes, qui, non content d’appeler – un 18 juin, il fallait l’oser – à des arrestations massives de personnes sans-papiers à l’échelle nationale, envisage d’assouplir davantage encore le cadre d’usage de la force à l’encontre des exilé·e·s dans la bande littorale des 300 mètres.
En d’autres termes, piétiner l’état de droit et encourager les violences policières, pour servir son ambition personnelle et devenir l’homme providentiel de l’arc bourgeois réactionnaire.
Pour Solidaires DNGCD, c’en est trop !
Nous ne serons pas les petites mains sales d’un gouvernement largement acquis aux idées d’extrême- droite, qui foule au pied les principes d’une république dont il n’a pourtant de cesse de se réclamer.
Nous ne dénoncerons pas aux forces de l’ordre des personnes dont le seul tort est d’être nées du mauvais côté des barbelés, des êtres humains qui fuient la mort, la guerre et la misère.
Nous sommes des garde-frontières, pas des tortionnaires.