Hommage à Brahim Bouarram, assassiné il y a 30 ans par des skinheads à l’issue du défilé du FN, et à toutes les victimes de racisme

Nous n’avons pas la mémoire courte

Après l’hommage de VISA à Ibrahim ALI tué il y a 30 ans, le 21 février 1995 par des colleurs d’affiches du FN à Marseille, nous rendons également hommage à Brahim BOUARRAM, tué le 1er mai 1995 par des skinheads qui l’ont jeté dans la Seine, en marge de la manifestation alors annuelle du Front national.

Brahim BOUARRAM avait alors 29 ans et était père de deux enfants. Le principal accusé a alors été condamné à à huit ans de prison ferme pour meurtre, et trois autres accusés ont été condamnés pour non-assistance à personne en danger.

En 2003, une plaque commémorative a alors été posée par le maire de Paris de l’époque, Bertrand DELANOË, pour honorer sa mémoire et celle de toutes le victimes du racisme.

Chaque année, l’ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France) organise avec d’autres associations un rassemblement commémoratif.

Cette année, l’ATMF organise un rassemblement unitaire spécifique, avec un appel « Brahim BOUARRAM et Ibrahim ALI, 30 ans après : l’urgence de se souvenir et d’agir contre le racisme et le fascisme ! ». En rappelant que « ces drames ont marqué une génération et demeurent un rappel cinglant des dangers de l’idéologie xénophobe. Trente ans plus tard, alors que nous commémorons leur assassinat, force est de constater que les idées qui les ont rendu possible n’ont pas disparu. Pire encore, elles se sont banalisées et infiltrées dans les sphères du pouvoir, donnant lieu à une convergence alarmante entre les discours de l’extrême droite et certaines politiques publiques, en France comme à l’international. »

VISA exprime sa solidarité antiraciste et antifasciste à la famille et aux proches de Brahim BOUARRAM.

Le racisme tue

L’an dernier encore, Djamel BENDJABALLAH, un éducateur de 43 ans, était assassiné par un militant d’extrême droite dans la banlieue de Dunkerque. Le collectif « Justice pour Djamel » se bat pour requalifier ce meurtre en crime raciste.

Il y a quelques jours seulement, dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), Aboubakar CISSE, un jeune travailleur Malien de 23 ans était sauvagement assassiné. L’assassin présumé, qui vient d’être appréhendé en Italie, avait filmé la scène en tenant des propos ouvertement islamophobes. Hormis des élu·es de gauche, aucun représentant de l’État n’était présent lors la marche blanche organisée dans la petite ville de La Grand-Combe.

À VISA, nous ne hiérarchisons pas les racismes et nous souhaitons renforcer, à l’échelle locale comme sur tout le territoire, les luttes antifascistes et antiracistes.

VISA appelle à se joindre au rassemblement organisé par l’ATMF et les premières organisations signataires le 1er mai de 10h à 12h à Paris au Pont du Carrousel