Quinzaine antiraciste et solidaire de Saint-Denis

C’est le 21 mars 1966 qu’a été proclamée par l’ONU la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale à la suite d’un massacre qui eut lieu à Sharpeville le 21 mars 1960 en Afrique du Sud où périrent des dizaines d’Africains qui luttaient contre le régime d’apartheid qui leur était imposé.

Malheureusement, depuis cette date le racisme, les discriminations, les atteintes aux droits humains continuent de se répandre de façon inquiétante sur tous les continents. En Chine la communauté des Ouïghours, en Inde les musulmans ou en Birmanie les Rohingas : ce sont plusieurs millions de personnes qui sont persécutées pour des motifs religieux, ethniques ou politiques. Au Moyen-Orient, le peuple palestinien privé d’État, dépossédé chaque jour un peu plus de ses terres, au mépris du droit international, subit de multiples discriminations de la part de l’État d’Israël, gouverné par l’extrême-droite.

Le peuple kurde, qui lutte pour le droit à un État nation, est également victime d’une répression féroce de la part des autorités turques. Aux Etats-Unis, ce sont les afro-américains qui sont toujours victimes de discriminations, quand ils ne meurent pas sous les balles de policiers racistes.

Au Brésil, les tribus indiennes d’Amazonie spoliées de leurs terres, victimes de la déforestation et de l’agrobusiness sont menacées de disparition. Le racisme n’épargne pas non plus le vieux continent européen.

Dans de nombreux pays d’Europe, on assiste à une montée du racisme qui se traduit par l’accession au pouvoir de partis d’extrême-droite dont le fonds de commerce consiste à désigner les immigrés comme bouc-émissaires. L’Europe se transforme en une véritable forteresse où viennent s’échouer et mourir en Méditerranée et dans la Manche, chaque année, plusieurs milliers de migrants fuyant la guerre, la misère et les persécutions sous le regard indifférent de la communauté internationale. Le racisme et la xénophobie n’épargnent pas non plus la société française

Le comité de l’ONU pour l’élimination des discriminations raciales s’inquiète d’ailleurs de l’ampleur des discours de haine raciale en France. Force est de constater que la progression constante de l’extrême-droite est inquiétante. Le discours est toujours le même : les immigrés seraient bien trop nombreux et seraient la cause de nombreux maux de la société. En fait, la réalité est toute autre: les immigrés sont bel et bien victimes de pratiques discriminatoires au travail, à l’embauche, ou dans la recherche de logements.

Sans oublier, les contrôles au faciès et les violences policières dont ils sont victimes. De plus, les nombreuses lois sur l’immigration sont de plus en plus restrictives contraignant des dizaines de milliers d’entre eux à vivre dans la clandestinité.

Cette année encore, le collectif d’associations dionysien organise la 51ème édition SAINT-DENIS ANTI-RACISTE et SOLIDAIRE , riche d’évènements où les habitants de la ville pourront se rencontrer et débattre pour mieux se connaître. Il est important qu’à Saint-Denis, ville-monde, où vivent plus de cent nationalités se tissent des liens de solidarité afin de mieux lutter contre les préjugés et d’affronter ensemble les défis importants à venir. Car, 40 ans après la grande marche contre le racisme et pour l’égalité des droits, les revendications portées par celle-ci sont toujours d’actualité.

Édito écrit par le collectif de la quinzaine et sous sa seule responsabilité.